Lauréate du concours de poésie du Yorkshire (ouvert à tous)

Très chers amis, c'est non sans une certaine émotion que je m'apprête à poster mon premier message sur Rien que des mots.

Je dois reconnaître que les aventures poétiques de notre amie Antigone à Bonn m'ont quelque peu poussé à activer mes recherches en matière de poésie et/ou du moins je l'espère, de "slam poetry" ici à York. J'ai d'ailleurs trouvé (pas plus tard que ce matin) un superbe site anglais qui reprend mois par mois, jour par jour, les différentes activités poétiques organisées sur l'ensemble du territoire anglais! Rien que ça! On peut dire que les Anglais savent y faire en matière d'organisation! J'ai pu, grâce à ce site, trouver quelques filons pour York précisément. Mais cela fera l'objet d'un message ultérieur.

L'objet principal de ce message n'est autre que le grand concours de poésie organisé à l'échelle du Yorkshire et ouvert à tous. Selon le Yorkshire Post (on m'a toujours appris à citer mes sources ;-), le jury doit délibérer pas moins de 1500 poèmes chaque année issus de tous horizons. Lors de cette vingt-troisième édition, c'est Carole Bromley, enseignante de profession (tiens, tiens...) qui a remporté le concours grâce à son poème "In Another Life". Elément intéressant: dans son interview, la lauréate explique qu'elle a écrit ce poème lors d'un atelier d'écriture organisé à Londres. Ceci va probablement encourager certains de nos amis à assister régulièrement aux ateliers organisés par la Maison-Folie... Sa dauphine s'appelle Jane Seabourne et a obtenu sa deuxième place grâce au poème "Sometimes, in these her days of pleasant confusion". Vous pourrez les trouver tous deux ci-dessous. Très cher Alain de l'ombre, tu vas pouvoir occuper tes prochaines pauses déjeuner...

Je pars ce week-end en mission commando, je ne puis vous en dire plus pour le moment, mais vous ne tarderez pas à être mis au courant.

Au plaisir de vous lire et vous revoir très vite!!!

Laurent



In Another Life


I would have liked to take you to Pyramid Lake.
If you went there you'd understand why.

It's something about the greenness.
All those different greens
upside down in the still blue water.

And the quiet. Never such quiet anywhere.
Your could hear a bird's wings,
the needles dropping from the pines,
the sudden somersaults of fish.

And the smell of snow makes you test the air
like one of those fallow deer at the edge
of the lake, sensing danger.

I would have liked to sit with you
on the driftwood and just look
until it grew dark and a bear appeared perhaps
and we didn't move.

It would have to be autumn;
I don't know why, maybe for the colours
which are more intense for a while
like lovers who are about to part.

I like to imagine you there in your green shirt
lighting a cigarette, the quick,
brave flare of it in the dark.


Sometimes, in these her days of pleasant confusion


She remembers where she put her teeth,
recites the genealogy of neighbours back to Adam,
recalls with lyrical clarity the day
she saw an aeroplane for the first time.
Some days she tells anyone who'll listen
she's never been undressed by a man.
Some days she wears two bras.
Some days she'll tell you straight off
the day of the week and
the name of the prime minister.
Some days, she picks up the thread of a story
about a woman she knew with withered ovaries
but it peters out before the end.
And some days, she only gives away
her mother's maiden name and co-op number.